Aujourd’hui, dans le sixième rendez-vous avec Histoires et Curiosités du Jazz, nous parlons de la musique Jazz au cinéma !
Une rencontre sublime qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui a évolué tout au long de l’histoire récente.
Les premiers exemples
Le cinéphile d’aujourd’hui trouve normal d’entendre du jazz dans une bande originale de film.
Pourtant, ce genre musical a mis du temps avant de trouver la place qu’il mérite au cinéma. À la grande époque des Big Bands, les grands studios d’Hollywood en firent leurs choux gras mais le cantonnèrent à des comédies musicales ou à des pochades burlesques dont le seul objectif était le divertissement.
Il faudra attendre 1941 pour que le jazz occupe une fonction dramatique dans un film d’auteur. Et pas le moindre puisqu’il s’agit de Citizen Kane. Dans la scène du pique-nique, Orson Welles uti- lise le petit orchestre de jazz pour établir un contraste entre la joie de vivre solaire et festive des invités au son des percussions jungle et la violente scène à laquelle se livre dans l’ombre le couple Kane.
La gifle finale semblera stopper net la fête.
Peu à peu, on commence aussi à employer le jazz pour l’illustration sonore de films noirs. Dans L’Homme au bras d’or d’Otto Preminger (1955), Frank Sinatra joue le rôle d’un apprenti batteur qui cherche en vain à décrocher de la drogue. La partition très sombre est signée Elmer Bernstein. Et en 1959, le même réalisateur fera appel à Duke Ellington pour la bande originale d’Anatomie d’un meurtre.
LES GRANDS Interprètes
Un pas supplémentaire est franchi à partir de la fin des années cinquante avec les improvisations -partielles ou totales-de Miles Davis (Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle en 1957) et sur- tout de Charlie Mingus dans Shadows (1959). Dans ce film, John Cassavetes établit une véri- table convergence entre jazz et cinéma, en imposant l’improvisation aussi bien à ses acteurs qu’à son compositeur. Dès lors, la porte est grande ouverte. Jean-Luc Godard confie la musique d’À bout de souffle (1960) au pianiste Martial Solal dont la partition en liberté se marie parfaitement à l’aspect expérimental du film.
Dans les années quatre-vingts, le rapport jazz et cinéma se fait plus étroit encore. Bertrand Tavernier et Clint Eastwood filment la vie de deux jazzmen (Bud Powell dans Autour de Minuit et Charlie Parker dans Bird) et utilisent la musique comme un personnage central.
C’est encore plus évident dans des films-documents comme Let’s Get Lost de Bruce Weber, sur les derniers jours de Chet Baker, ou The Last of the Blue Devils, de Bruce Ricker, qui filme les Jazzmen survivants de la grande époque de Kansas City, pendant les années trente.
Mon préféré à moi 😉
Mon morceau préféré de la bande originale reste LAFAYETTE du film Kansas City de Robert Altman, certes pas un film ‘’Oscarisé’’ 😉 mais qui a marqué mon ‘’adolescence’’ de Lindy Hopper comme jamais !
En vérité, toute la bande-son est fantastique… Avec des musiciens de premier ordre jouant de grands musiciens du passé
- Joshua Redman interprète Lester Young
- Craig Handy joue Coleman Hawkins
- James Carter interprète Ben Webster
- Victor Lewis est Joe Jones
- Geri Allen comme Mary Lou Williams
- Cyrus Chestnut en tant que Count Basie
Un super ALL STAR BAND pour décrire l’ambiance Jazz des années 30 à Kansas City!
Et vous ?
Avez-vous un morceau préféré d’une bande originale ? N’hésitez pas à l’écrire dans les commentaires !
Babbo, mari, curieux de nature, penseur infatigable (''malheureusement'' pour moi et pour mes proches), amateur de bonne musique, bon vin et de la bonne bouffe !
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