~  Plus qu’une école de DANSE  ~

Petite histoire du Tango

Le Tango à Bruxelles

Comment commencer la petite histoire du tango ?

Surgi il y a plus de cent ans des bas-fonds de Buenos Aires, ville argentine qui grossissait comme une boule de neige, le tango a traversé le xx siècle en déchainant les passions.

Fusion des cultures d’immigrants qui s’étaient retrouvés sur les deux rives du Rio de la Plata (Argentine et Uruguay), il s’est transformé en art tentaculaire, absorbant en un élan, danse, musique et poésie.

Son chemin a été semé d’âges d’or et de dépressions, au gré des avatars de l’histoire argentine et des convulsions de la planète, puisque, très vite, il est sorti de ses frontières pour devenir universel.

Depuis les humbles trios qui le faisaient résonner dans les bordels, jusqu’à son flirt actuel avec la musique classique, le tango n’a cessé d’intriguer par son pouvoir de séduction. Son allure spectaculaire a souvent occulté son essence qui est, paradoxalement, repli de l’être sur lui-même.

Sans prétendre à une impossible exhaustivité, ce livre présente les moments clefs et les points culminants de son histoire et de ses mythes.

Le tango…

Petite histoire du Tango
Une milonga en 1900 (à gauche) et un moment de Tango au Pavillon Rose en 1905 (à droite)

''Le ventre de la ville''

« Le tango a un berceau : Buenos Aires, de la ville cité de fusion et d'immigration, dont les nouveaux habitants, les Portègnes*, se forgent une identité grâce à la musique et à la poésie tangueras. »

Naissance d'une métropole

Buenos Aires, ville de l’extrême Sud, fondée en 1580 et baptisée du nom de la Vierge du Bon Air, patronne des marins de Séville, connaît, à partir du milieu du XIX siècle, une extraordinaire croissance démographique, due à une forte concentration du pouvoir économique dans la zone littorale.

Venues d’Europe (principalement d’Italie), mais aussi des provinces d’Argentine, des foules convergent vers son port, en quête de travail.

En 1870, l’Argentine (2800000 kilomètres carrés) compte 1,9 million d’habitants. Trente ans plus tard, elle en a 4 millions.

En 1880, date de naissance des premiers tangos, Buenos Aires devient la capitale de la République avec 250 000 habitants. En 1906, elle en abrite six fois plus.

Entre Paris et le faubourg

Pour son expansion économique, Buenos Aires avait choisi la Grande-Bretagne comme modèle, mais dans le domaine culturel, elle prit la France.

A partir de 1880, Buenos Aires se francise »! architecture, langue, distractions, mode. Les intellectuels argentins se régalent d’auteurs français, tels les poètes du XIX siècle: Verlaine, Rimbaud.

Le centre urbain, imprégné de l’urbanisme d’Haussmann (1809-1891), copie Paris.

L’épidémie de fièvre jaune de 1881 fait 13 614 morts, décimant la communauté noire, mais les mesures de salubrité prises éloignent toute crainte de récidive.

Dans le même temps, la population pauvre est poussée vers la périphérie de la ville, dans les conventillos, énormes bâtisses évoquant des couvents où s’entas- sent familles immigrées et paysans des provinces. Apparaît alors le lunfardo, argot des faubourgs qui s’alimente aux sources de l’immigration.

Buenos Aires en 1903
Buenos Aires, Place et Avenue de Mayo, vers 1920

Une tour de Babel

Dans cette tour de Babel (c’est à cela que Buenos Aires ressemble) fusionnent des formes d’expressions opposées.

Les immigrants inventent le tango pour s’approprier une ville qui leur échappe. Cette musique réussira la symbiose des nostalgies et des espoirs des étrangers et des criollos venus de l’intérieur du pays, tous hantés par la douleur du déracinement et le regret d’un paradis perdu.

Le tango sera l’arme fabriquée pour se défendre et marquer son identité. Sur la rive opposée du Río de la Plata, Montevideo, en Uruguay, est également un foyer essentiel du tango.

''Des abattoirs au bordel''

« Les hommes célibataires ou solitaires, venus dans la ville au bordel neuve vendre leur jeunesse et leur force, cherchent, dans les maisons closes, le rêve féminin. Ils y rencontrent le tango. »

Une affaire d'hommes

Le tango fut d’abord une affaire d’hommes.

Arrivé souvent sans famille, l’immigrant danse, dans les fau- bourgs de la ville, le premier tango.

Il s’entraine avec ses compères avant d’aller retrouver une femme dans un de ces innombrables lupanars qui sont le lot des villes d’immigration masculine.

Aux coins des rues, il est courant de voir s’afficher des couples d’hommes dont les démonstrations de danse sont interrompues par la police.

Mais, dès la fin du xix siècle, le tango s’impose comme une danse homme-femme.

En effet, la femme s’intègre au tango peu après son apparition. Les premières qui s’y risquent sont les chinas cuarteleras (« prostituées, venues des provinces), ces femmes qui hantent les bordels proches des casernes et des abattoirs.

Tango entre hommes
Deux images de couples d'hommes dansant le Tango

Clandestinité

Les lupanars clandestins se cachent dans des rues ombreuses.

Leurs façades closes ne portent aucune enseigne. << À l’intérieur, [nous dit Juan José Sebreli] les chambres donnent sur un patio aux carreaux couleur brique, où les hommes se tiennent assis ou forment des groupes.

Dans une très grande salle, aux murs ornés de miroirs, dans la fumée et la lumière rouge, un trio-piano, violon, flûte – exécute de fougueux tangos aux paroles pornographiques. 

Les établissements de danse pullulaient déjà, mais l’on ne faisait pas qu’y danser. Il y avait :

  • les meublés des filles;
  • les chapiteaux avec prostituées;
  • le bailetín, humble bal en plein air;
  • le trinquete, café flanqué d’une salle de bal fréquentée par des gens des bas-fonds, qui réglaient souvent leurs affrontements à coups de couteau;
  • le peringundin, sorte de guinguette qui était sou- vent le théâtre de grandes bagarres.

Conventillos et orgues de Barbarie

Mais le tango triomphe avant tout dans les conventillos.

En 1904, il y a, à Buenos Aires, 2 462 conventillos abritant 138 188 personnes, soit 14% de la population urbaine.

Hors de ces murs, c’est grâce à l‘orgue de Barbarie, porté par un homme ou tiré par un cheval, que se propage le tango. Au son donc de l’organito”, des bals s’improvisent sur les trottoirs de Buenos Aires.

Sur la rive uruguayenne du Río de la Plata, à Montevideo, fleurissent les academias.

À l’origine antichambres de maison close, elles deviennent, avec le temps, des académies d’enseignement où l’on pratique, aujourd’hui encore, le tango « comme il faut ».

L’histoire du Tango est bien plus intense (et compliquée) que ce mini article…
Mais deux choses sont sûres:

  1. Tango et Swing sont liés par une aube très similaire mais à une distance géographique considérable
  2. Si vous souhaitez en savoir plus, inscrivez-vous simplement aux nouveaux cours de Tango (Débutants et Intermédiaires) qui auront lieu dans notre nouvelle salle Le QUATORZ[BE] à partir du 19 septembre.

Maintenant, c’est à vous 😉

Merci à ÉDITIONS MILAN et sa série LES ESSENTIELS pour les informations sur le Tango et au journaliste argentin NARDO ZALKO pour sa vision sur les origines historiques du Tango.

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